Recherche et expérimentation
Le BIK pilote la recherche-expérimentation en kiwi avec de nombreux experts. Les actions de relais auprès des pouvoirs publics sont nombreuses, notamment pour conserver des itinéraires culturaux satisfaisants pour les producteurs.
La recherche-expérimentation, clef de voûte pour développer la culture du kiwi en France
La recherche-expérimentation en kiwi est une mission prioritaire pour le Conseil d’administration du Bureau interprofessionnel du kiwi (BIK). Que ce soit en collaboration avec le Centre Technique Interprofessionnel Fruits Légumes (CTIFL) sur la bactérie phytopathogène du kiwi (PSA), avec le Ministère de l’Agriculture pour la punaise diabolique, avec l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) pour la compaction des sols, le BIK s’entoure d’experts pour avancer sérieusement et rapidement sur ces sujets. De plus, les actions de relais auprès des pouvoirs publics sont nombreuses, notamment pour conserver des itinéraires culturaux satisfaisants pour les producteurs (dérogations 120 jours, demandes d’homologations, alerte sur les ravageurs émergents…).
Le kiwi s’avère une plante particulière au sein de l’arboriculture française. L’avantage majeur de sa rusticité permet un recours moindre aux spécialités phytosanitaires. C’est pourquoi, des années 1970 à 2010, aucun traitement n’était nécessaire en kiwi. Or, l’arrivée de PSA et l’émergence de ravageurs ont changé les itinéraires culturaux ces 10 dernières années.
PSA, Pseudomonas syringae pv. Actinidiae
Le BIK a été l’une des chevilles ouvrières de l’amélioration des moyens de lutte contre PSA (CASDAR PSA) de 2012 à 2015, aux côtés du CTIFL et de l’INRAE. Les travaux initiés à l’époque trouvent leur suite aujourd’hui dans les derniers essais du CTIFL sur la micro-injection. La technique, uniquement préventive, a été validée sur kiwi en 2020. On observe une bonne migration des produits testés pour valider la méthode. Le BIK a proposé 2 parcelles pour la suite des essais prévus en 2021, avec cette fois une action sur PSA.
Halyomorpha halys
Depuis 2018, le BIK agit comme fer de lance dans la surveillance de Halyomorpha halys, la punaise diabolique. Un réseau de suivi a été mis en place pour localiser et quantifier l’évolution de ce ravageur émergent. Des essais d’introduction en manchons d’adultes et de nymphes ont visé à calibrer le type de dégâts en fonction du stade de développement du fruit. Des essais de répulsifs ont été mis en place dès 2020, et un essai de matières actives a été monté en collaboration avec la direction générale de l’Alimentation (DGAL). En effet, le BIK a alerté les pouvoirs publics sur cet usage inexistant et vide en kiwi : l’usage a été créé et cet essai vise à le remplir.
Le BIK est un partenaire du projet POLCKA afin d’amplifier la recherche sur ce ravageur, dont les dégâts commencent à se faire sentir en kiwi, y compris sur Hayward.
Les dépérissements du kiwi
En 2020, une centaine d’hectares a brutalement dépéri. Une thèse sur ce sujet a été validée dès le mois de juin. Elle doit débuter au premier trimestre 2021. Trois ans ne seront pas de trop pour poser un constat et rechercher des solutions de remédiation, afin d’éviter la survenue des dépérissements.
Une étude sur de nouveaux porte-greffes, résistants à des sols plus lourds, est également en cours de construction.
Une nécessaire recherche agronomique
Malgré sa rusticité, le kiwi reste une plante très technique du point de vue agronomique : il a des besoins en fertilisation précis. L’irrigation est nécessaire à son bon développement, mais il est l’un des végétaux les plus sensibles à l’hydromorphie.
La recherche agronomique en kiwi avait été délaissée ces dernières années. En 2020, des sujets relatifs à la compaction des sols et à l’enherbement ont été traités, dans l’objectif d’amorcer des pistes de recherche pour lutter contre la compaction et l’hydromorphie des sols.
La culture en buttes peut constituer un frein à l’utilisation de certains outils de travail du sol en vergers de kiwi. Le BIK a ainsi rencontré un constructeur, et une réflexion sur un partenariat pour l’élaboration de prototypes est en cours.
Les usages phytosanitaires
De nombreux usages sont vides ou mal pourvus en kiwi. Aussi, le BIK a-t-il œuvré à la création d’un Groupe Technique National Kiwi, coordonné par la DGAL. La première réunion a permis de balayer l’ensemble des usages et de faire remonter les besoins des producteurs.
Chaque année, le BIK demande les dérogations 120 jours nécessaires à la protection du verger. En 2024, ce sont 5 dossiers de demandes de dérogations 120 jours qui seront montés par le BIK, avec le soutien des firmes concernées.
Le BIK échange et rencontre régulièrement les firmes phytosanitaires pour élargir les solutions techniques des producteurs de kiwi.
La création d’outils techniques et de ressources bibliographiques
Le BIK a créé en 2020 une échelle BBCH, afin que la culture du kiwi soit enfin dotée d’un référentiel des stades phénologiques officiel.
Le BIK a créé des fiches sur l’ensemble des ravageurs du kiwi, présentant la biologie du ravageur et les moyens de lutte. Des fiches sur les facteurs abiotiques (carences, toxicités…) sont également disponibles. L’ensemble de ces fiches, élaborées avec le soutien de l’INRAE, seront mises en ligne sur l’espace adhérents du BIK ainsi que sur le site Ephyti@. A terme, une application dotée d’un outil de diagnostic par l’image sera développée.
Les résultats des essais et suivis du BIK sont disponibles sur l’espace Adhérents.