
Des dérogations 120 jours nécessaires pour couvrir les usages
De nombreux usages ne sont pas couverts en kiwi, la plupart étant simplement vides à la suite de la disparition des produits phytosanitaires ! Pour pallier ces manques et permettre une meilleure lutte contre les maladies et ravageurs, de plus en plus nombreux avec le temps, le BIK dépose chaque année des dérogations 120 jours pour couvrir temporairement les usages.
Le cadre de la dérogation 120 jours
Il s’agit d’une homologation temporaire d’une spécialité phytosanitaire sur un usage spécifique pour 120 jours, comme son nom l’indique. Elle est demandée au titre de l’article 53 du règlement (CE) 1107/2009 relatif à la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques. Elle est constituée d’un dossier complet comprenant une partie sur la spécialité phytosanitaire demandée, ses usages homologués en France et en Europe, une partie sur le couple culture-ravageur, une partie sur l’efficacité de la spécialité demandée sur ce couple culture-ravageur… Cette demande est déposée auprès du ministère de l’Agriculture, elle est soumise à 3 experts avant décision du ministère.
Les demandes 2023
Le BIK porte ainsi en 2023 les dérogations suivantes :
- Aliette Flash sur Phytophthora
- Movento sur cochenilles
- Décis, Trebon et Dentamet sur punaise diabolique
- Geoxe sur Sclerotinia
- Switch sur Alternaria
La dérogation Aliette Flash est obtenue
L’administration a répondu favorablement à notre demande de dérogation 120 jours pour la spécialité Aliette Flash sur Phytophthora en kiwi. La dérogation 120 jours est ainsi accordée jusqu’au 14 juillet 2023. Le traitement est autorisé à la dose de 2,5 Kg/ha par application, avec 3 applications maximum par an, du stade BBCH 55 « boutons floraux agglomérés » au stade BBCH 81 « début de maturation des fruits ».
Une augmentation croissante des maladies et ravageurs
Le kiwi est une plante rustique qui nécessite peu de traitements et a peu de ravageurs. Pour autant, les conditions évoluent, et il devient nécessaire de créer des usages face à l’arrivée de nouveaux maladies et ravageurs (comme la punaise diabolique et Psa originaires d’Asie, Metcalfa importée d’Amérique du Nord…), face aux changements climatiques qui créent des conditions favorables pour des maladies qui ne posaient pas problème jusqu’ici et parce que certaines nouvelles variétés sont plus sensibles que le traditionnel kiwi Hayward. Pour ces différentes raisons, il est nécessaire de couvrir les usages pour assurer aux producteurs une solution en cas d’attaque sur le verger.
Les solutions ne passeront pas que par les produits phytosanitaires
La recherche-expérimentation du BIK est résolument tournée vers les solutions agronomiques, comme les techniques culturales, l’enherbement, les parasitoïdes. Le moindre recours aux spécialités phytosanitaires est une réelle volonté, mais il est nécessaire de permettre une solution en cas de problème aigu. La lutte contre Metcalfa pruinosa, arrivé en France en 2001, a ainsi été réglée par l’introduction du parasitoïde et prédateur des larves Neodryinus typhlocybae. Un travail est actuellement mené par le BIK sur les parasitoïdes de la punaise diabolique.
DATE DE PUBLICATION
23/03/2023
AUTEUR
L’équipe du BIK