L’eau au cœur de la recherche menée par le BIK
Aujourd’hui, vendredi 22 mars, c’est la journée mondiale de l’eau. Le kiwi étant sensible à la sécheresse mais aussi à l’excès d’eau, le BIK a entrepris au printemps 2023, pour une durée de 3 ans, un essai sur les systèmes d’irrigation dans la culture du kiwi.
Le contexte technique de cet essai et ses objectifs
Depuis 3 ans, les kiwiculteurs français sont confrontés au phénomène de dépérissement des vergers de kiwis, caractérisés par des nécroses racinaires, chloroses foliaires et chutes de feuilles entraînant la mort totale de l’arbre. Les causes de ce dépérissement sont multiples, mais l’engorgement en eau joue un rôle important à chaque fois. En effet, le kiwi est une plante demandant une quantité relativement importante d’eau sur son cycle de culture. Cependant, la gestion de l’irrigation doit être précise car l’Actinidia est à la fois sensible à la sècheresse et à l’engorgement en eau. Le système racinaire de cette liane étant superficiel et l’espace intercellulaire moyen dans les racines du kiwi correspondant à 2 % de leur volume total, le kiwi est par conséquent très sensible aux conditions anoxiques. De plus, la surface foliaire étant très développée, le flux transpiratoire du kiwi est important même pendant la nuit. Pour pallier cela, différents types de système d’irrigation existent pour cette culture : le goutte-à-goutte, le micro-jet ou la micro-aspersion font partie des systèmes d’irrigation localisée, à l’inverse du système d’aspersion. Les premières analyses des travaux menés par le BIK depuis 2021 concernant le dépérissement du kiwi ont pu montrer que l’irrigation en France est souvent l’une des causes du dépérissement. Parallèlement à cette thèse, le but principal de cet essai est de caractériser l’effet de différents systèmes d’irrigation sur la culture du kiwi et de connaître les effets sur la distribution de l’eau dans le sol et sur l’architecture racinaire de l’Actinidia.
Les premiers résultats de cet essai
L’essai a été réalisé sur une parcelle en production à Moissac, dans le Tarn-et-Garonne, avec différents systèmes d’irrigation : goutte-à-goutte, micro-aspersion bas débit et micro-aspersion plus haut débit. Des mesures ont été réalisées sur le système racinaire, aérien et sur la répartition de l’eau dans le sol à l’aide de différents outils (double rampe, sondes capacitives, TDR, prélèvement à la tarière, micro-fosses). Les mesures démontrent une légère différence de vigueur entre les modalités d’irrigation sur les parties aériennes, notamment une vigueur moins importante pour les arbres localisés au niveau de la modalité en irrigation par goutte-à-goutte. Il a également été observé que l’humidité pour chacune des modalités était toujours assez élevée (avec un dépassement de la capacité au champ plus fréquent pour les modalités en micro-aspersion et avec un débit plus important), et que l’eau s’infiltrait globalement moins en profondeur avec des goutteurs et de manière peu latérale. Pour la suite, il sera intéressant de connaître les différences au niveau du rendement final et les différences de calibres par modalité. Cet essai va être poursuivi sur plusieurs années afin d’effectuer des analyses dans différentes conditions, notamment météorologiques. Ces résultats pourront constituer des solutions afin de potentiellement prévenir et d’éviter le dépérissement en culture de kiwi.